Le talentueux essayiste et romancier Stéphane Zagdanski (La Mort dans l’œil, Pauvre de Gaulle) se penche avec un an de recule sur la fameuse affaire DSK. Vus à travers les yeux extra-lucide d’un psychotique tatoué interné dans un hôpital de New-York, les évènements du 14 mai 2011 et les deux mois qui ont suivi prennent un relief tragi-comique. Un pavé dans la mare de la rentrée littéraire 2012 en librairies depuis le 23 août 2012.
Surnommé « Sac d’os » pour sa maigreur maladive, tatoué partout, le narrateur de « Chaos brûlant » est un psychotique intellectuellement supérieur et capable de se glisser dans la tête de ses interlocuteurs. La médiatisation des évènements qui ont eu lieu le 14 mai 2011 dans la suite 2806 l’interpellent, et il se glisse à la fois dans la psychologie de DSK, de la mystérieuse Nafissatou Diallo, de Anne Sinclair, de l’avocat de DSK Benjamin Brafman, du procureur et aussi de personnages imaginaires comme son touchant et sage gardien de cellule à Rikers Island…
Très documenté, extrêmement bien écrit et tentant l’expérience de se glisser dans la peau de chacun des personnages qui ont été sous les feux des médias fascinés par cette affaire, « Chaos brûlant » soumet des hypothèses psychologiques à temps intéressantes : Que Zagdanski se penche vraiment sur la vision du monde de Nafissatou Diallo est plutôt original et sympathique même si parfois un peu cliché. Mais la charge contre un DSK survivant d’un tremblement de terre dans l’enfance et totalement insensible et conquérant depuis est trop caricaturale et trop souvent répétée pour tenir le lecteur vraiment en haleine sur plus de 416 pages. Chaos Calme » était un roman bien parti pour saisir divers souffle de l’esprit du temps et qui finit en galerie de personnages figés. Dommage…
Stéphane Zagdanski, « Chaos brulant », Seuil, 416 pages, 21 euros. Sortie le 23 août 2012.
Chaos brûlant - Stéphane Zagdanski par EditionsduSeuil